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    1 month ago

    Quelle autre personne connaissez vous, qui défend le logiciel libre et ait une aura ?

    Eric Raymond, qui est à l’origine de beaucoup de la mentalité “hacker” et est bien puant aussi.

    Lawrence Lessig, qui a créé les creative commons

    Tim Berners Lee, qui a en partie initié le mouvement du web à être basé sur des technos ouvertes

    Linus Torvalds, quand même, le succès de la GPL tient beaucoup au fait qu’il l’ait choisie pour son kernel.

    Dans mon domaine et plus récent, Yann Le Cun, qui lutte pour que la recherche en IA se fasse de la façon la plus ouverte possible.

    Est ce qu’il a vraiment créé GNU seul ? Si non, à qui d’autre on le doit ?

    Non, c’est un trop gros projet. Il l’a vraisemblablement démarré seul, et c’est un dev actif de emacs et de GCC, ce dernier étant une pièce cruciale de l’écosystème, mais GNU est quelque chose de plus gros qui n’aurait pas atteint la taille critique sans le désir de toute une communauté de dire merde au monde propriétaire.

    Est ce que ça demande une nouvelle approche de l’histoire que les mythes du père fondateur ? Genre on a l’abbée de l’épée, napoléon et le code civil…

    Oui, carrément.

    Beaucoup de ces choses étaient dans l’air du temps et se sont cristallisées autours de personnes qui voulaient se mettre en avant. Je ne sais pas où est le tort, souvent ça aide d’avoir un héraut à inviter, interviewer, mais on risque de penser que leur rôle est plus important qu’il n’a réellement été.

    Stallman explique lui même que les devs et les chercheurs en informatiques fonctionnaient en “libre” naturellement, instinctivement, et que le monde du logiciel propriétaire les dégoûtait, à intégrer du code de chercheur et à leur vendre le résultat, sa réaction n’a pas été unique.

    • Snoopy@jlai.lu
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      1 month ago

      Beaucoup de ces choses étaient dans l’air du temps et se sont cristallisées autours de personnes qui voulaient se mettre en avant. Je ne sais pas où est le tort, souvent ça aide d’avoir un héraut à inviter, interviewer, mais on risque de penser que leur rôle est plus important qu’il n’a réellement été.

      Effectivement, ça amplifie leur role au delà de ce qu’il est réellement.

      Quant au tort, yen a pas vraiment. J’ai une partie de la réponse avec l’abbé de l’épée quand il a créé les écoles pour Sourds et Sourdes. En fait, la création de sa mythologie, de sa rencontre avec les 2 soeurs jumelles qui signaient lors d’une nuit d’orage servait plusieurs desseins et c’était une décision collective. D’où ma reponse ya pas vraiment de tort.

      • Cela a permit aux Sourds et Sourdes de se regrouper autour d’un imaginaire collectif et lui rendre hommage chaque année. Donc voilà, ça a un impact social, on se retrouve, on échange nos idées, reflexions. On diffuse la culture sourde.
      • Pour créer des écoles pour les Sourds et Sourdes, nourrir les enfants, payer les profs, il fallait attirer les investisseurs. Pour demander des fonds on avait recours à l’image de l’abbé de l’épée (figure rassurante, developpement du langage, catholisme…)

      Si on regarde l’abbé Pierre, la raison pour laquelle on a rien dit sur les viols commis c’est pour son image et l’argent qu’il attirait. On l’a utilisé et les gens donnent pcq iels veulent faire le bien et améliorer la vie des autres.

      C’est en partie pour cela que je mentionne l’imaginaire du héro. Et comme tu dis la figure du héraut devrait évoluer en moins individuel. Moins charismatique.


      Tim berner lee. Là on revient aussi sur l’individualité. La méritocratie.

      Ceci dit merci pour les noms :)

      Donc on peut virer RMS, Eric Raymond…Très juste pour Linus Torvald après il parle très peu de la politique du logiciel libre. Je pense surtout qu’il l’a choisis pragmatiquement et qu’il est concentré sur le kernel.

      • keepthepace@slrpnk.net
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        1 month ago

        Perso j’aimerais qu’on prenne le gout du collectif, mais je sais pas si on touche pas à un instinct fondamental là de vouloir des figures humaines derrières les grands mouvements.

        • Snoopy@jlai.lu
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          1 month ago

          Il me manque des elements pour développer si c’est instinctif/culturelle. Et comment developper d’avantage la structure, la pensée collective.

          En fait, je n’ai pas de référence qui me viennent en tete. À part l’impro au théàtre, là je crois qu’on tient quelque chose pour développer l’empathie, le groupe et prendre des distances car chaque perso a une part d’ombre et lumière et on joue des roles qui nous correspondent pas.


          Même dans un collectif, ya des problèmes structurels et ce sont les groupes externes qui l’empeche de se refermer sur lui-meme

          Je pense que je m’éloigne de ta définition du collectif. Pour passer du je au nous, cela revient à répartir le temps de parole, l’équilibrer.

          Je pense pas que ce soit instinctif…d’un coté si je te complimente, ça fait plaisir. Donc ya un truc instintif aussi. faudrait voir qu’elles sont les autres formes de récits possibles et je manque cruellement d’exemples.

          Si on narre des histoires de héro, amha, c’est parce que c’est plus facile de :

          • Se les représenter, d’etre empathique et de se dire “moi aussi je peux. Je veux etre comme elle” et donc d’adhérer à un mouvement ?
          • De les représenter : La création d’image/icone joue beaucoup aussi. Genre Che Guaverra. si je met 20 noms, se sera plus difficile de m’en souvenir et ça me demandera du temps ?

          Bref je pense quc je sues parti sur nul part, pardon.

          • keepthepace@slrpnk.net
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            1 month ago

            Je dois avouer que j’ai pas trop réfléchi à ma définition du “collectif”. Oui le modèle a un rôle. Peut être qu’il peut être mieux rempli par une mascotte, ou un personnage imaginaire, qui aura plus de mal à avoir des squelettes dans les placards? Il y avait un mouvement bizarre en auto-organisation qui proposait de considérer les collectifs comme des êtres vivants, avec leurs besoins et leur personnalité. Je pense qu’on n’a simplement pas de modèle mental pour quelque chose qui agit et qui veut mais qui ne soit pas humain. C’est peut être ce qui me manque.

            Après tout, on a beaucoup moins de mots pour décrire la personnalité d’un groupe que celle d’une personne, c’est peut être ça qui nous manque?

            • Snoopy@jlai.lu
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              1 month ago

              Organique

              L’organisation des sociétés humaines et leur échanges font partie de la Nature, du vivant. À une échelle microscopique/nanométrique, on a des flux, transport de marchandises, alimentations, décision, netoyage, protection…

              À une échelle macro, sans forcément avoir un collectif, nous avons une société bioculturelle avec ses flux, et échanges de concepts, idées et aussi nettoyage (poubelle), protection (police, samté, armée…)

              Oui, un collectif est organique et évolue au gré des envies de son noyau, les permanents qui peuvent etre guidée par une collégiale ou actionnaires. Puis iels vont tracter les cercles externes (bénévoles, voisin.e.s, institutions, jlailutin.e.s, consomateurices…) pour porter un projet définit entre permanants puis exposé au public.

              Et c’est en perpétuel nouvement.

              personalité du groupe

              Pas évident. Je pense qu’un groupe est plutot définit par son mouvement décisionnel et ses actions. Autogestion, pyramidiale, consensus, conviviale, bienveillant, horrible, abrupte, timorée, lourd…

              les mascottes

              Effectivement, c’est peut etre ça qui manque. On a pas vraiment de modèles mentaux pour les groupes mais on peut leur créer des avatars/mascotte avec une personalité pour créer une association entre le collectif, l’entreprise et nous, le public. Une antropophisation (mot inventé ?)

              Genre les dessins de David Revoy pour framasoft sont très parlant. Peertube, c’est pas un poulpe, c’est très froid. Ou encore, quand on va au supermarché, et qu’on achète un produit alimentaire. Parfois, on retrouve une photo du paysan alors que bon, ya surement de grosses machines derrières. M’es avis que ça se vend mieux qu’écrire Nestlé ou Collectif du Larzac.

              • keepthepace@slrpnk.net
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                1 month ago

                Sur la personnalité je me demande si y a pas un truc à creuser. Quand je pense aux différents groupes que je connais, y a vraiment des différences rien que dans les attitudes. Y a des groupes plus divers que d’autres, y a des niveaux de pragmatisme ou de rigueur différents, des attitudes vis à vis des finances, des décisions, des réunions, différentes.

                Y a des groupes où une réunion c’est forcément un apéro, d’autres où elles sont vues comme une perte de temps, d’autres où ce sont des événements formels. La façon d’inclure de nouvelles personnes est pas la même non plus: certains sont un peu plus “sectaires”, d’autres plus inclusifs. Dans certains groupes, ton conjoint est membre par défaut, dans d’autres chacun fait sa vie.

                Je me demande si c’est moi qui manque de vocabulaire en la matière ou si les adjectifs ne sont pas simplement manquants.

                • Snoopy@jlai.lu
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                  1 month ago

                  Peut-etre effectivement, on peut élaborer un vocabulaire, adjectif spécifique au groupe au nisque de les enfermer dans une étiquette comme hétéro.

                  Si je prends le spectre de la sexualité : hétéro est restrictif. La dénomination cis-hétéro est restrictive et elle casse l’imaginaire, la créativité.

                  On peut très bien s’imaginer dans une relation avec un homme et une nette préférence pour les femmes, ou bien élargir le coupe entre plusieurs personnes ou désirer le sexe masculin sans forcément vouloir une relation avec un homme. Ou tout simplement une relation exclusive avec mariage ou non.

                  D’un autre coté, définir un groupe permettrait de plonger dedans et de faire ressortir des modèles et sur ce point tu connais très bien.

                  J’ai été dans des collectifs où l’argent était une contrainte, un pouvoir. D’autre non. Genre un gars qui achète tout et laisse le collectif faire ce qui veut, d’autres qui veulent absolument que le bail soit délaissé à une fondation, d’autre en SCI…

                  Dans des collectifs qui accueillaient le et la première venue. D’autres qui avaient un cadre strict élargie aux familles de chacan et chacune ou séparait complètement car le critère est la participation.

                  Ya une multiciplité de forme. De ce que j’en retient c’est qu’il y a 2 aspect primordiale à la survie du collectif :

                  • le rythme du travail. Ex : Tu ne fais pas de réunion qui te prend 1/2 journée chaque semaine quand t’es en maraichage. les contrainte de temps ne sont pas le meme en maraichage et accueil de public. Ça peut etre une source de tension si le rythme de travail est différent. Et c’est ce que j’ai vécu, ça me mettais dans une position difficile pcq yavait des urgences au jardin. Un collectif de jardinier, ça, ça marche.
                  • Séparer vie perso et collectif. Bcp craquent à cause de ça. Il faut sortir du collectif, ča permet de découvrir de nouvelles idées.
                  • Une culture commune. Quand on forme un collectif, on réunit des persomne qui partagent plus ou moin la meme vision donc on va parler de notre rapport à l’argent, à la société, de ce qui nous porte, de notre ligne rouge, de ce qu’on accepte de faire mais sans engagement…
                  • keepthepace@slrpnk.net
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                    1 month ago

                    Je ne pense pas qu’il faille prendre le vocabulaire de l’homosexualité comme exemple, puisque là ce sont en effet des étiquettes mais qui ont été imposées par la majorité oppressive envers une minorité qui n’avait rien demandé et qui n’avait pas particulièrement demandée à être étiquetée.

                    Je crois en cette hypothèse qui doit probablement avoir un nom que j’ignore en linguistique, qui est qu’on est capable de former des concepts seulement un niveau au-delà de notre vocabulaire, et que pour aller plus loin, on doit se faire des mots comme un marchepied. Par exemple, si t’as pas les mots pour définir toutes les tendances LGBT, si t’as que un seul mot comme gay pour représenter tout ce qui n’est pas l’hétéronormalité, tu vas pouvoir expliquer ce que c’est que d’être bi, d’être trans, d’être queer, d’être bicurieux. mais tu auras beaucoup de mal à dépasser ça. Avec ce vocabulaire, tu peux par exemple expliquer qu’il y a un spectre, qu’il y a peut-être plusieurs axes, voire que certaines catégories n’ont rien à faire là-dedans, que la transsexualité et l’homosexualité n’ont rien à voir (me tapez pas, c’est un exemple) mais c’est des choses qui leur a été très difficile d’exprimer sans avoir le vocabulaire.

                    Et pour en revenir au groupe, ce qui m’intéresse beaucoup c’est ce que tu appelles la culture du groupe. J’ai l’impression qu’on a autant de mal à la décrire que si on n’avait pas le droit d’utiliser des adjectifs de personnalité pour décrire des personnes. Je peux utiliser des périphrases pour dire qu’une personne est colérique ou qu’elle est timide, mais c’est laborieux.

                    Avoir un mot pour dire que ce groupe-là a tendance à trop faire de réunions, ou que ce groupe-là, sans être complètement sectaire, a pas spécialement envie d’accueillir plein de membres, que tel autre groupe n’a pas du tout envie de gérer un compte bancaire et de l’argent et préfère fonctionner en mode bénévole à pur et que tel autre a peut-être potentiellement l’intention de devenir un jour une entreprise, ça peut être intéressant.

                    Et c’est peut-être fondamental, parce que si mon hypothèse est correcte, sans ces mots, on va avoir beaucoup de mal à penser la collaboration entre groupes, voire même la création de groupes dont il y a besoin d’une façon un peu plus agile. Tu le dirais au sein d’une équipe: “Je ne peux pas aller en réunion avec machin parce qu’il est trop timide, il ne va pas oser prendre la parole. Donc c’est moi qui devais devoir parler”. “Je ne peux pas y aller avec un tel parce qu’il est beaucoup trop agressif.”

                    On a besoin de pouvoir dire des choses similaires sur les groupes pour savoir s’ils peuvent travailler ensemble, si une personne donnée peut en faire partie, comment on doit résoudre des problèmes en leur sein, les aider, etc.

                    (Et il se peut aussi que je sois juste en train de réfléchir à ce que je pourrais écrire d’intéressant dans une fanfiction sur le cycle de la Culture de Iain Banks.)