Merci, jâai mis Ă jour lâURL.
Jâai rajoutĂ© Ă©galement la VidĂ©o oĂč on voit les miliciens cagoulĂ©s tirer au mortier
âThere are still people missing under the sand. Just a while ago, they pulled out a head, a hand and a leg. People are still buried, and their families are searching for them. They were asleep and they bombed them with aircraft. The area is overcrowded with people and tents.â
Yep but itâs one of the first complete article about it written in a western media. It took several sources from Israeli medias (Ynet, Haaretz, Kan, etc) written in July and some testimonies from october.
Source :
I was approached by the son of the elderly in the picture seen above. This poor guy is Mahmoud Alasafrah from the town of Beit Kahil in Hebron. He is 60 years old and is held in Israeli detention camps with no charge or trial. He was kidnapped on 02 of August
Lors dâune manifestation pour dĂ©fendre les soldats qui ont violĂ© collectivement un prisonnier palestinien Ă Sde Teiman.
Sur Moshe Feiglin :
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Moshe_Feiglin
Dans un entretien au quotidien Haaretz, en 1995, il dĂ©clare : « Hitler était un gĂ©nie militaire inĂ©galĂ©. Le nazisme a fait passer lâAllemagne dâun bas niveau Ă un niveau physique et idĂ©ologique fantastique. Les jeunes loqueteux ont Ă©tĂ© transformĂ©s en une catĂ©gorie propre et ordonnĂ©e de la sociĂ©tĂ© et lâAllemagne a disposĂ© dâun rĂ©gime exemplaire, dâun systĂšme de justice adĂ©quat et de lâordre public. Hitler aimait la bonne musique. Il pouvait peindre. Les nazis nâĂ©taient pas une bande de voyous. »
Feiglin wrote an article in 2009 entitled âI Am A Proud Homophobeâ. In 2012, he wrote several posts on his Facebook page detailing his views on gays. âThe gay pride parade isnât about rights. Itâs about forcing the values of the minority onto the majority, effectively locking the majority into the proverbial closet. Homosexual ârightsâ undermine the normative family, the foundation of our nation.â
Pourquoi pas !
OĂč cette opposition se manifeste-t-elle aujourdâhui sur le terrain ?
âDans une organisation qui accroche des photos de soldats tombĂ©s et de victimes de Nova Ă travers le pays, similaire Ă ce que nous faisons. La campagne appelle Ă ne pas renoncer pour eux jusquâĂ la victoire, et nous prĂ©sente comme des familles ingrates, contrairement Ă ce sacrifice des morts et de leurs familles. Ils enlĂšvent nos affiches, et marquent de maniĂšre flagrante lâĂ©quation des morts contre les otages, comme sâil fallait choisirâ.
Comme si les morts dans leur mort nous ordonnaient dâaller jusquâau bout.
âEt nous, reprĂ©sentants des otages, âĂ©missaires du Hamas, qui imposent la capitulation Ă lâĂtatâ. MĂȘme ceux dâentre nous qui ont veillĂ© Ă rester Ă©tatiques ont subi un assassinat de caractĂšre, comme si nous vendions lâĂtat. On nous attribue lâexpression âĂ tout prixâ, bien que nous ne lâayons jamais diteâ.
Lâappel âmaintenantâ, câest comme dire Ă tout prix, non ?
âNon. Chaque accord a un prix. Lâaccord que nous pourrons obtenir maintenant est Ă un prix que le systĂšme de dĂ©fense dit pouvoir supporter. Par le mot maintenant, on veut dire, avant que ce ne soit plus cher et trop tardâ.
Il existe une crainte que la libĂ©ration de prisonniers de sĂ©curitĂ© en Ă©change dâotages puisse poser les bases du prochain 7 octobre.
âRotman mâa dit que les otages qui nâont pas encore Ă©tĂ© enlevĂ©s sont aussi rĂ©els que les otages actuels. Ce nâest pas vrai, et la façon dâempĂȘcher les futurs enlĂšvements est de renforcer la sĂ©curitĂ© Ă la frontiĂšre. Au lieu de cela, lâĂtat se dĂ©charge de sa responsabilitĂ© et la jette sur les gens quâil a abandonnĂ©sâ.
Shirael Lalom Nahir de la ChaĂźne 14 a exigĂ© des familles des otages quâelles financent la protection des familles qui pourraient ĂȘtre blessĂ©es par la libĂ©ration des prisonniers de lâaccord de novembre (elle a tweetĂ© puis effacĂ©).
âLe rĂŽle de lâĂtat est de veiller Ă la sĂ©curitĂ© des rĂ©sidents. Les familles dâAvera Mengistu et Hisham Sayed ont entendu pendant des annĂ©es lâargument ânous ne les ramenons pas, car cela ne vaut pas le risque sĂ©curitaireâ. Et voilĂ , on ne les a pas ramenĂ©s et on a aussi enlevĂ© et tuĂ© dâautres personnes. Câest justement leur retour qui augmentera le sentiment de sĂ©curitĂ© des citoyens dans le pays, ils verront quâil prend soin dâeuxâ.
Il y a un public qui est pour vous, mais aprÚs dix mois, il préfÚre simplement oublier ?
"AprĂšs que les trois otages Yotam Haim, Alon Shamriz et Samer Talalka aient rĂ©ussi Ă sâĂ©chapper et aient Ă©tĂ© abattus par Tsahal en dĂ©cembre, nous pensions que la terre allait brĂ»ler. Cela ne sâest pas produit, car les gens prĂ©fĂ©raient dĂ©jĂ refouler Ă ce moment-lĂ . Lâattitude du public envers la mort dâotages en captivitĂ© sâest normalisĂ©e, il y a eu une banalisation de la vie humaine et des expĂ©riences humaines, les otages sont devenus des pions de nĂ©gociation que chacun pense sâil convient ou non de sauver, comme sâil sâagissait dâun jeu. Les gens disent âBon, de toute façon ils sont tous morts lĂ -basâ ou âAvec ce quâils ont vĂ©cu lĂ -bas, ça ne vaut pas la peine de les sauverâ, ce qui est vraiment le comble. Vous avez aussi attendu longtemps et donc ils ont Ă©tĂ© assassinĂ©s ou maltraitĂ©s et maintenant vous vous plaignez que ça ne vaut pas la peine ?
âLe nombre dâotages nâest pas aussi petit quâil y paraĂźt. Il y a plus dâotages vivants que dâotages dont nous savons quâils ne sont pas en vie. Câest juste que nous ne pouvons pas toujours dire ce que nous savons. Et mĂȘme si les gens ne reviennent pas comme ils Ă©taient avant, ce sont quand mĂȘme des vies qui valent la peine dâĂȘtre sauvĂ©esâ.
âCe publicâ, dit un homme de la pĂ©riphĂ©rie qui connaĂźt bien la base du Likoud dans sa ville, âsâattend Ă ce quâils ne sâidentifient Ă rien de ce qui est liĂ© Ă Kaplanâ.
Quel est le rapport ? Nous ne sommes plus dans les manifestations contre le coup dâĂtat judiciaire.
âCâest incroyable que vous nâayez toujours pas compris Ă quel point tout est liĂ© Ă Kaplanâ, soupire-t-il. âVous ne comprenez vraiment pas quel poids les gens de la base donnent Ă ce qui se passe lĂ -bas, peu importe que ce soit le pont Begin, le carrefour Kaplan ou la place des Otages. Câest la mĂȘme chose pour eux. Vous ne rĂ©alisez pas quel dĂ©goĂ»t ils ont des blocages de routes et comment les manifestations des familles rendent les gens fousâ.
Pourquoi cela les Ă©nerve-t-il autant ?
âIls y voient une tentative dâarrĂȘter la guerre et de faire tomber Bibi. Ils ne sont pas prĂȘts Ă arrĂȘter la guerre et remplacer Bibi ne leur semble pas nĂ©cessaire pour le moment, et il se trouve que mĂȘme ceux qui Ă©taient en colĂšre contre Bibi aprĂšs le 7 octobre et le considĂ©raient mĂȘme comme responsable, dĂ©cident quand mĂȘme de voter pour lui Ă cause de Kaplanâ.
Donc du point de vue de Netanyahu, câest bien pour lui que ces manifestations aient lieu et câest bien pour lui que les familles soient en colĂšre contre lui et manifestent dans la zone.
âBien sĂ»r. Les gens qui Ă©taient en colĂšre parce quâil est devenu de gauche, parce quâil ne promet pas de vengeance comme Ben Gvir, reviennent vers lui juste pour faire le contraireâ.
Alors ils font le contraire aux otages ?
âLâargument est que ce nâest plus une protestation pour la libĂ©ration des otages, mais une protestation de Kaplan qui a Ă©tĂ© imposĂ©e aux familles, et dans tous les cas ils prĂ©fĂ©reront finir le travail Ă Gaza plutĂŽt que de ramener les otages. Pas parce quâils sont de mauvaises personnes, mais parce que câest lâordre de prioritĂ© correct de leur point de vue, qui sert le bien communâ.
Netanyahu, selon les estimations de conseillers politiques et autres, tente de restaurer sa position politique en dĂ©tournant la discussion du massacre du 7 octobre vers les objectifs de la âvictoire totaleâ.
âDans un pays oĂč un Ă©vĂ©nement chasse lâautre, le temps rend la normalisation presque possibleâ, dit Shinkman, âles otages ne sont plus le premier sujet du journal tĂ©lĂ©visĂ©, ils sont mentionnĂ©s en troisiĂšme ou quatriĂšme position et parfois pas du tout. Et comme les familles insistent pour rappeler leur existence, la bataille porte sur le contexte, oĂč les intĂ©rĂȘts du gouvernement et des familles sont gĂ©nĂ©ralement totalement opposĂ©sâ.
Jackie Levy ajoute : "Toute discussion sur les otages rappelle la partie pogromiste de lâĂ©chec du 7 octobre, et quand vous dĂ©cidez de ne pas dĂ©missionner et de ne pas prendre vos responsabilitĂ©s, vous avez besoin que le discours autour de vous ne rappelle pas cette catastrophe, et donc lâexpression âfamilles des otagesâ fait partie de la campagne. Les otages nâont pas Ă©tĂ© enlevĂ©s Ă cet Ătat. Ils ont Ă©tĂ© enlevĂ©s Ă leurs familles. Ce quâon appelle âtaf lekâ, parfois les familles ont des problĂšmes, et il faut faire la distinction entre les familles et lâĂtat.
"Il y a eu ici une privatisation de la terreur et du deuil. Comme nous le disent les gens qui nous diffament le plus, âsi câĂ©tait mon frĂšre, je brĂ»lerais le pays, mais un Ătat doit prendre des dĂ©cisions responsablesâ.
Comme si ce nâĂ©tait pas la responsabilitĂ© de lâĂtat de ramener des citoyens enlevĂ©s de chez eux, et que nous seuls essayions dâintroduire du dĂ©couragement dans un monde de dĂ©cisions soi-disant matures et rationnelles".
La compagne de Levy, Noam Dan, est la cousine de Hadas Calderon dont les enfants ont Ă©tĂ© enlevĂ©s et sont revenus dans un accord, et son ex-compagnon et pĂšre de ses enfants, Ofer Calderon, est toujours otage Ă Gaza. âJusquâĂ aujourdâhui, nous repoussons les affirmations selon lesquelles elle est une cousine trop Ă©loignĂ©e pour sâen soucierâ, dit Levy, âcette poursuite du degrĂ© exact de parentĂ© avec une personne est devenue une obsession chez les opposants Ă lâaccordâ.
Les membres de la famille au premier degrĂ© des otages sâeffondrent parfois mentalement, laissant lâaction au deuxiĂšme cercle, donc cet argument vise Ă vous neutraliser.
âCâest vrai. Jâai suggĂ©rĂ© Ă ces gens dâaller aux cĂ©rĂ©monies de Yom HaShoah, de passer parmi les gens et de vĂ©rifier leur degrĂ© de parentĂ© avec les victimes, peut-ĂȘtre quâeux aussi profitent de lâoccasion. Personne ne crie son Ăąme pour la libĂ©ration des otages parce que câest amusant. Ce sont des gens qui nâarrivent pas Ă respirer depuis des mois. Certains se sentent coupables dâĂȘtre en vie et que leurs enfants soient en vie, alors que leur cousine grimpe aux murs dâinquiĂ©tude pour son pĂšre restĂ© Ă Gazaâ.
Quâest-ce qui vous irrite dâautre dans le discours ?
"Lâexpression âaccord irresponsableâ que Ben Gvir rĂ©pĂšte Ă propos de tout accord possible, y compris lâaccord qui a libĂ©rĂ© la plupart des enfants. Il nous habitue Ă ce quâon ne puisse pas dire le mot accord sans y ajouter lâadjectif irresponsable. Comme si ce qui est irresponsable câest lâaccord et pas notre sĂ©curitĂ© personnelle. Malheureusement, cette implantation de conscience est efficace.
âAussi toutes ces fuites, des choses qui ont Ă©tĂ© dites et niĂ©es ou dont on a prĂ©tendu ensuite quâelles avaient Ă©tĂ© sorties de leur contexte, viennent pour minimiser la douleur et dire quâen gros ce nâest pas un problĂšme de tout IsraĂ«l, mais de la gauche parce que ce sont des mĂ©crĂ©ants qui ont soutenu le dĂ©sengagement. Et puis il y a un problĂšme avec Nova, qui comprenait une coupe transversale de toute la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne. Yinon Magal a rĂ©solu cela avec la statue de Bouddha trouvĂ©e Ă la fĂȘte, comme sâils y faisaient un culte paĂŻen. Il y a ici des versions trĂšs sophistiquĂ©es et cyniques de diviser pour rĂ©gnerâ.
DĂšs le dĂ©part, vous nâĂ©tiez pas un bloc uniforme, ce qui facilite lâenfoncement dâun coin entre vous.
"Ătant donnĂ© que des gens sĂ©rieux se sont adressĂ©s aux familles et les ont averties que âsi vous dites un mot de critique contre la coalition, cela pourrait se retourner contre vousâ, je ne peux pas reprocher Ă ceux qui se forcent Ă ĂȘtre gentils et Ă ne faire entendre que des messages dâapaisement et de solidaritĂ©. Je nâai non plus aucune critique envers ceux qui ont rejoint lâavion du Premier ministre (lors de sa visite aux Ătats-Unis le mois dernier).
Tout le monde ici est suspendu entre la vie et la mort. Les gens ici nâont pas dormi une seule nuit correctement depuis trop longtemps. Ils ont abandonnĂ© leurs vies et font de leur mieux, selon leur jugement. Ceux qui ne vont pas bien sont ceux qui ont essayĂ© de mĂ©langer lâesprit des familles religieuses, qui sont dĂ©jĂ compliquĂ©es avec le fait que leurs enfants Ă©taient Ă une fĂȘte le samedi, et les ont mises en garde contre lâautorisation. Ăa a fait son effet. Hamas, Bibi nâa pas rĂ©ussi Ă le faire tomber, le quartier gĂ©nĂ©ral des familles, il a rĂ©ussi et rĂ©ussi".
Maintenant les gens se permettent encore plus envers les familles.
"De plus en plus de commentateurs de droite se permettent de traiter les familles des otages comme des personnes dangereuses et incitantes. Ils ont affirmĂ© que lorsque nous disons âNetanyahu a abandonnĂ© les otagesâ, câest une incitation qui relĂšve de la police et non de la protestation publique. Ils Ă©crivent aussi que la police est trop douce avec nous. Douce ? Ma femme est rentrĂ©e Ă la maison couverte de bleus, plus dâune fois.
Noam et moi avons Ă©galement dĂ©posĂ© une plainte en diffamation contre une personne qui a Ă©crit sur nous sur Facebook âJâespĂšre que des actions beaucoup plus dĂ©cisives seront prises contre les collaborateurs du Hamas Ă part entiĂšre comme Jackie et sa compagne. Des ordures gauchistes abominablesâ. Pourquoi ? Quâavons-nous fait ? Ă part rappeler une honte que certains veulent oublier".
âNous au quartier gĂ©nĂ©ral ne sommes pas intĂ©ressĂ©s par le changement de gouvernementâ
Le mĂ©lange avec Kaplan qui revient encore et encore vient du fait quâune partie plus militante parmi les familles parle le samedi soir depuis le pont Ayalon, Ă deux minutes du carrefour Kaplan oĂč se tient la manifestation hebdomadaire pour renverser le gouvernement. Le quartier gĂ©nĂ©ral des familles reste sur la place des Otages qui se trouve prĂšs du musĂ©e de Tel Aviv, Ă environ dix minutes Ă pied de ces deux points focaux. Pour qui ne connaĂźt pas, tout a lâair pareil. Et mĂȘme ceux qui connaissent glissent facilement entre les trois endroits.
Udi Goren, le cousin de Tal Haimi, qui a Ă©tĂ© assassinĂ© le 7 octobre et dont le corps est dĂ©tenu Ă Gaza, dit Ă Shomrim : âNous essayons de maintenir une sĂ©paration entre les points focaux, car les orateurs et les messages sont diffĂ©rents. Nous au quartier gĂ©nĂ©ral ne sommes pas intĂ©ressĂ©s par le changement de gouvernement, câest le gouvernement actuel et câest avec lui que nous travaillons. Nous nâavons pas le temps de nous occuper dâautre choseâ.
Peut-ĂȘtre aurait-il Ă©tĂ© juste de changer de jour ou dâĂ©loigner lâemplacement ?
âCe nâest pas simple, car lâemplacement est devenu iconique. Je suis dâaccord quâil y a un chevauchement entre les publics, et il sera difficile de faire sortir les gens de chez eux deux fois par semaine, surtout ceux qui ne vivent pas Ă proximitĂ©â.
Gil Dickmann, le cousin de lâotage Carmel Gat, estime que cela nâaurait probablement rien changĂ©. âDĂšs que nous avons commencĂ© Ă faire pression pour obtenir un accord, les spins ont commencĂ© Ă nous prĂ©senter comme des âfamilles Kaplanâ, dans le but de saper notre lĂ©gitimitĂ© et de nous prĂ©senter comme ceux qui empĂȘchent Tsahal de gagner. Comme si le bien des otages allait Ă lâencontre du bien de lâĂtat, et ne le complĂ©tait pasâ.
Voici quelques-unes des choses que les familles des otages entendent chaque jour dans la rue et de la part des politiciens : âCâest bien quâils aient tuĂ© vos enfantsâ, âJâespĂšre que vous et votre fille mourrez Ă Gazaâ, âVous dĂ©truisez le paysâ. Shomrim examine dix mois dâisraĂ©lisme toxique, son impact sur un accord et qui cela sert politiquement. Un rapport spĂ©cial en ces jours cruciaux pour la vie des otages.
La stigmatisation des familles des otages comme ennemies du peuple nâest pas nouvelle. DĂšs novembre, Shomrim avait largement couvert les premiĂšres gouttes qui sont depuis devenues une attaque gĂ©nĂ©ralisĂ©e.
En effet, lorsquâon leur demande quand les insultes et les crachats Ă leur encontre ont commencĂ©, les familles remontent aux premiers jours aprĂšs le massacre du 7 octobre, lorsque Avichai Brodetz de Kfar Aza a installĂ© une chaise devant le Kirya (quartier gĂ©nĂ©ral de lâarmĂ©e) et a entraĂźnĂ© dâautres familles dâotages avec lui. Avec eux sont arrivĂ©s les cris de mĂ©pris, les bousculades et les insultes.
Eli Albag, le pĂšre de Liri lâobservatrice qui a Ă©tĂ© enlevĂ©e, a Ă©tĂ© attaquĂ© par un homme Ă scooter qui lui a dit : âVous ĂȘtes des traĂźtres de gauche, un danger pour IsraĂ«l. JâespĂšre que vous et votre fille mourrez Ă Gazaâ. Ă lâĂ©poque, lâagresseur avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© et le public choquĂ©, aujourdâhui de tels incidents sont monnaie courante sur les rĂ©seaux sociaux et dans la rue.
Il y a seulement trois mois, Gadi Kedem, dont la fille, le gendre et leurs trois enfants ont Ă©tĂ© assassinĂ©s le 7 octobre, a Ă©tĂ© transportĂ© Ă lâhĂŽpital aprĂšs avoir Ă©tĂ© attaquĂ© par deux militants de droite qui ont criĂ© Ă sa femme Rauma : âTraĂźtres, câest bien quâils aient tuĂ© vos enfants. Gauchiste, traĂźtresse, puteâ. Le mĂȘme soir, selon des informations, Avi Marciano, le pĂšre de Noa, une observatrice assassinĂ©e en captivitĂ©, aurait Ă©galement Ă©tĂ© attaquĂ©.
Ce sont des cas extrĂȘmes, mais comme le souligne tristement le journaliste Jackie Levy, dont la femme Noam Dan est une parente de la famille Dan-Calderon de Nir Oz : âVous ne trouverez pas un membre de la famille dâun otage qui sâest tenu dans la rue avec une photo de son proche et qui nâa pas reçu des insultes qui lui ont ĂŽtĂ© lâenvie de vivre. On nous a dit que nous ne voulions pas vraiment que les otages soient libĂ©rĂ©s, et que nous utilisions cette terrible tragĂ©die pour rĂ©aliser des dĂ©sirs politiquesâ.
Les injures ont également atteint les otages libérés.
Adina Moshe a racontĂ© en pleurant comment ânous nous tenions au carrefour, juste les otages qui Ă©taient rentrĂ©s, et un conducteur nous a fait un doigt dâhonneur en disant âSalopes, dommage quâon vous ait libĂ©rĂ©esââ. Yagil Yaakov, 13 ans, a racontĂ© cette semaine sur Instagram les rĂ©actions quâil a reçues sur les rĂ©seaux sociaux comme âPourquoi es-tu revenuâ et âJâespĂšre que tu as Ă©tĂ© tuĂ© Ă Gaza avec tous les autres enfantsâ.
Au-delĂ de la cruautĂ© et de lâinsensibilitĂ© criminelle envers les victimes de cette terrible catastrophe, ceux qui sâopposent aux familles qui demandent le retour de leurs proches voient apparemment en elles un obstacle Ă la âvictoire totaleâ - ce slogan creux que mĂȘme le ministre de la DĂ©fense Gallant a qualifiĂ© de âbalivernesâ. Lâexamen des dĂ©clarations faites Ă lâencontre des familles des otages au fil du temps rĂ©vĂšle une observation intĂ©ressante.
Au fur et Ă mesure que les mois passaient, les attaques ont cessĂ© dâĂȘtre uniquement des phĂ©nomĂšnes marginaux somnambules de lâextrĂȘme droite. MĂȘme des membres de la coalition, qui nâavaient pas fait preuve de beaucoup de sensibilitĂ© envers les familles des otages auparavant, ont commencĂ© Ă sâen prendre Ă elles, ou comme le dit la conseillĂšre en communication Tami Shinkman qui accompagne certaines des familles, âils ont commencĂ© Ă manifester une indiffĂ©rence gouvernementale envers des valeurs comme la solidaritĂ© et la responsabilitĂ© mutuelleâ.
Que sâest-il passĂ© pour que ces membres de la coalition changent dâattitude et manifestent de lâaliĂ©nation envers des familles brisĂ©es qui dĂ©pendent de leurs dĂ©cisions ? Pourquoi Netanyahu sâest-il permis de dire en juillet lors dâune rĂ©union du cabinet que âles otages souffrent, mais ils ne meurent pasâ, sachant que non seulement ce nâĂ©tait pas vrai factuellement, mais aussi quâune dĂ©claration aussi provocatrice pouvait fuiter ? Et pourquoi sa femme sâest-elle permise, selon un rapport de N12, de dire Ă une dĂ©putĂ©e de lâopposition âTu as vu combien dâotages nous avons libĂ©rĂ©s et ils ne nous ont mĂȘme pas dit merci ?â (Netanyahu a niĂ© avoir dit cela).
LâĂ©talage des cas suggĂšre quâil ne sâagit pas dâune coĂŻncidence.
Le groupe parlementaire du Likoud, Ă ce jour, interdit aux familles des otages de prĂ©senter leur cas devant lui, comme le permettent dâautres groupes Ă la Knesset. La dĂ©putĂ©e Tali Gottlieb (Likoud) a lancĂ© Ă Einav Tzangauker, la mĂšre de Matan qui a Ă©tĂ© enlevĂ© Ă Gaza, que âvotre protestation dĂ©truit le paysâ, le garde du corps du ministre Amichai Chikli (Likoud) a arrachĂ© des rubans jaunes qui avaient Ă©tĂ© accrochĂ©s prĂšs de sa maison. Et le prĂ©sident de la Knesset Amir Ohana (Likoud) a interdit Ă Danny Elgart, dont le frĂšre Itzik est otage, dâentrer Ă la Knesset âpar crainte de troubles Ă lâordre publicâ. Cela aprĂšs quâElgart ait fait irruption la veille dans la commission des lois contre un membre de la famille dâun autre otage, qui avait dĂ©clarĂ© que âlâaccord est irresponsable et ne doit pas passerâ. Elgart a dit au prĂ©sident de la commission, le dĂ©putĂ© Simcha Rotman : âVous avez amenĂ© du renfort de la maisonâ, et celui-ci a rĂ©pondu : âChez nous, on nâinterrompt pas les familles des otagesâ, et a demandĂ© Ă faire sortir Elgart, qui sâest barricadĂ© dans la piĂšce et a Ă©tĂ© expulsĂ© de force par les huissiers.
Lors dâune autre discussion, Rotman a fait sortir Ayala Metzger (la belle-fille de Yoram qui a Ă©tĂ© tuĂ© en captivitĂ©), qui Ă©tait en colĂšre contre la mainmise du reprĂ©sentant du Forum Tikva, Zvika Mor dont le fils Eitan est otage, sur le temps allouĂ© aux familles du quartier gĂ©nĂ©ral. Mor a consacrĂ© le temps Ă expliquer pourquoi selon le livre des Nombres il est interdit dâaccepter un accord sur les otages.
Ce mĂȘme Rotman, dâailleurs, a expliquĂ© dans une interview Ă Kan quâil nâavait pas vu les photos des observatrices en captivitĂ© du Hamas Ă Gaza, car âil nâavait pas le tempsâ et quâil en avait assez vu au camp Shura. Le prĂ©sident de son parti, le ministre Bezalel Smotrich, a refusĂ© de regarder la vidĂ©o des observatrices et a dit Ă ses collĂšgues, selon un rapport de YNET, âVous ne voulez vraiment pas bien dormir la nuit ?â. Une dĂ©claration qui est en forte concurrence avec la colĂšre suscitĂ©e par ses propos en commission des finances lorsquâil a expliquĂ© aux familles quâil ne pourrait pas soutenir un accord, car câest comme âsi Sinwar demandait que nous lui livrions vingt habitants de la zone frontaliĂšre pour chaque otage vivant afin quâil puisse les tuer⊠Nous ne nous suiciderons pas collectivementâ.
Ce nâest pas seulement chez Rotman que cela se produit. Si au dĂ©but de leur parcours Ă la Knesset, les familles des otages, y compris les plus Ă©motionnelles, Ă©taient traitĂ©es avec respect lorsquâelles venaient rappeler leur douleur au dĂ©but des discussions des commissions, ces jours sont rĂ©volus.
Le prĂ©sident de la commission des requĂȘtes publiques, Yitzhak Pindrus (JudaĂŻsme unifiĂ© de la Torah), a dit Ă Esther Buchshtab, la mĂšre de Yagev (alors quâon ne savait pas encore quâil Ă©tait mort en captivitĂ©) âAllez, il y a ici des familles endeuillĂ©es (contrairement Ă elle Ă lâĂ©poque), vous voulez faire de la politique, renverser Bibi ? Ce nâest pas la chaĂźne 2 iciâ.
Le dĂ©putĂ© Nissim Vaturi (Likoud) a poussĂ© des membres de familles qui lâont approchĂ© dans les couloirs de la Knesset au sujet de son opposition Ă lâaccord, tandis que son assistante essayait dâarracher le tĂ©lĂ©phone portable dâun membre de la famille qui filmait le dialogue. Et mĂȘme Tzachi Hanegbi, membre du Likoud et nommĂ© par Netanyahu Ă son poste de prĂ©sident du Conseil de sĂ©curitĂ© nationale, sâest permis de se moquer des filles de familles dâotages. âBon, alors allez-y, insultez-moiâ, a-t-il dit Ă lâune dâentre elles fin mai. Et aprĂšs quâelle soit sortie de la piĂšce en pleurant, il a dit Ă une autre participante qui sâest levĂ©e en colĂšre : âVous allez aussi faire un drame et claquer la porte derriĂšre vous ?â.
LâĂ©talement de ces cas suggĂšre quâil ne sâagit pas dâune coĂŻncidence. Le groupe parlementaire du Likoud, Ă ce jour, interdit aux familles des otages de prĂ©senter leur cas devant lui, comme le permettent dâautres groupes Ă la Knesset. Une grande partie des personnes mentionnĂ©es ici nâont jamais Ă©tĂ© Ă©tatiques, mais cette collection de cas montre quâelles se permettent davantage. Ont-elles compris que ces affrontements leur profitent face Ă un Ă©lectorat de base que la guerre pousse de plus en plus Ă droite ? Le porte-parole du Likoud Levy a dit dans cette conversation enregistrĂ©e que âil est sous-entendu que les familles des otages sont contre lui, et alors il y a une rĂ©action de son publicâ.
De ces paroles, on peut aussi comprendre que les attaques contre les familles des otages ont un but politique - créer une identification avec Netanyahu.
Ce nâest pas pour rien que plusieurs membres des familles ont dit Ă Shomrim quââil y a dâautres ministres qui ont exprimĂ© leur volontĂ© de soutenir un accord, mais ils ne le dĂ©clarent pas, car ils ne veulent pas sâattirer des ennuis politiques avec leur public, jusquâau moment oĂč ils seront vraiment obligĂ©sâ.
Sur la mĂȘme chaĂźne qui a diffusĂ© la vidĂ©o, ils dĂ©battent maintenant pour savoir si le viol doit devenir lĂ©gal
Bon on sort du stade pour le match IsraĂ«l Japon pour dĂ©noncer le gĂ©nocide en Palestine et le niveau de rĂ©pression Ă©tait ahurissant, au point dâĂȘtre interpelĂ©.e.s et suivi.e.s par la BAC du stade au centre-ville
4 contrĂŽles et fouilles đ On a Ă©tĂ© isolĂ©.e.s et empĂȘchĂ©.e.s de rentrer Ă lâintĂ©rieur du stade malgrĂ© nos places par une vingtaines de GM pour quâon assiste pas au dĂ©but du match đ On a Ă©tĂ© escortĂ©.e.s pour nous placer Ă des places qui nâĂ©taient pas les nĂŽtres
Une cinquantaine de GM et police en jogging au dessus de nous le temps de notre prĂ©sence đ Escorte pour ressortir đ Et la BAC pour bien clĂŽturer le tout
Bonus avec un flic qui portait un Ă©cusson French Viking et un autre rĂ©visionniste qui a dit que le nazisme Ă©tait socialiste et que la police nâavait pas collaborĂ©.
They are protesting for the RIGHT TO RAPE !
Petite remarque sur la photo du /c :
Ce sont effectivement des juifs antisionistes, mais dâune communautĂ© haredim minoritaire, et selon moi, qui pose problĂšme.
Câest un groupe juif ultra-orthodoxe appelĂ© Neturei Karta, qui sâest fait connaĂźtre surtout par son rapprochement avec des figures de lâantisĂ©mitisme islamique, du nĂ©gationnisme français (Soral Faurisson, Kemi Seba). Ils ont Ă©tĂ© invitĂ© Ă une confĂ©rence sur la Shoah en Iran par Ahmadinejad, en prĂ©sence dâun ancien membre du KKK.
Dans la sphĂšre confusionniste francophone câest souvent un groupe mis en avant comme figure de lâantisionisme. Aujourdâhui, la plupart des groupes ultra-orthodoxes sont sionistes, en tĂ©moigne leur reprĂ©sentation dans la coalition gouvernementale dâextrĂȘme-droite religieuse de Netanyahu, Ă travers leurs diffĂ©rents partis : JudaĂŻsme UnifiĂ© de la Torah, Noam, Shas, Parti Sioniste Religieux.
Il y a plus de juifs antisionistes (IsraĂ«liens ou non), luttant pour la cause palestinienne qui ne sont pas issus de ces branches religieuses rigoristes (câest quand mĂȘme des groupes qui prĂŽnent un sĂ©paratisme social, sexiste, raciste, homophobe et ultra conservateur) et qui sont malheureusement invisibilisĂ©s.
Bref, câest en contradiction avec une ligne de gauche, progressiste et pro-palestinienne (les Neturei Karta et autres groupes antisionistes du genre pensent que le royaume dâIsraĂ«l ne peut ĂȘtre reconnu avant lâarrivĂ©e du messie).
En France il y a certes peu de voix antisionistes (comparé aux usa par exemple), mais il y a des collectifs comme Tsedek, Kessem, UJFP.
MĂȘme pas forcĂ©ment la DGSI. Les fiches S (qui font partie du FPR, il y a 21 catĂ©gories, pas que la S, qui a elle-mĂȘme plusieurs sous-catĂ©gories) sont alimentĂ©es par des notes blanches du RT (renseignement territorial), la DRPP, la SDAT et dâautres services comme la BIVPâŠ
Câest interconnectĂ© avec dâautres fichiers comme le TAJ, PASP, etc
###Identification civile et policiĂšre
TES, Titres Ă©lectroniques sĂ©curisĂ©s (biomĂ©triques) : fichiers des cartes dâidentitĂ© et des passeports ; SNPC : fichier des permis de conduire FAED, le fichier de signalĂ©tique (empreintes digitales et photographies du visage) et FNAEG, celui des prĂ©lĂšvements biologiques. ReliĂ©s au TAJ. Partage possible au sein des pays de lâUE Fichiers de transports aĂ©riens comme APIS-PNR
###Activités et procédures policiÚres
TAJ, traitement des antĂ©cĂ©dents judiciaires, (commun police et gendarmerie), gardĂ©s Ă vue, victimes et tĂ©moins ; reliĂ© aux FAED et FNAEG, comme au FPR FPR, personnes recherchĂ©es : outil de police judiciaire et administrative. Recherches selon des catĂ©gories dĂ©crites par une lettre (M, mineurs en fugue, V, Ă©vadĂ©s de prison, CJ, contrĂŽles judiciaires, I, interdits de territoire, S, sĂ»retĂ© de lâĂtat, etc.) ; la fiche S comprend plusieurs sous-sections (mouvances du radicalisme politique ou religieux) ; reliĂ© aux bases du renseignement (PASP, GIPASP, ACCRED, GEPREDâŠ) et au fichier supranational SystĂšme Schengen (SIS-II) ; Fichiers de procĂ©dures: MCI (main courante informatisĂ©e), iGAV (gestion gardes Ă vue), logiciels de rĂ©daction des procĂ©dures LRPGN pour la GN, SCRIBE pour la PN ; Autres outils dâidentification : GASPARD-NG (signalements et photographies anthropomĂ©triques) ; LUPIN (uniformisation des procĂ©dures dâidentification), utilisĂ© par la police scientifique ;
###Police politique, renseignement
Renseignement intĂ©rieur : PASP/EASPGIPASP (police nationale) ; GEPRED (services du renseignement territorial, ex-RG) ; CRISTINA et autres fichiers secrets de la DGSI ; ces services alimentent la section S du FPR Fichiers secrets du renseignement extĂ©rieur et militaire (DGSE, DRM, DRSD, et DNRED pour les douanes) ACCReD : Automatisation de la consultation centralisĂ©e de renseignements et de donnĂ©es : dresse les profils de personnes habilitĂ©es Ă exercer en âmilieu sensibleâ, croisement de 9 fichiers de police ou de renseignement (FPR, TAJ, EASP/PASP, GIPASP, FSPRT, CRISTINAâŠ) RepĂ©rage de la « radicalisation » : FSPRT (signalements pour la prĂ©vention de la radicalisation terroriste) ; GESTEREXT (gestion du terrorisme et des extrĂ©mismes violents, gĂ©rĂ© par la PP de Paris) ; CAR (fichier du renseignement pĂ©nitentiaire) ; ASTREE (suivi des jeunes mineurs en voie de radicalisation, gĂ©rĂ© par la PJJ); FIMPAT (mesures de police administrative / prĂ©vention des actes terroristes)
###Nouveaux venus dans la nébuleuse
Gendnotes : application mobile de la gendarmerie pour automatiser les contrĂŽles dâidentitĂ© en croisant les fichiers FPR, ADGREF, TAJ, SNPC (permis de conduire) ; DataJust : expĂ©rience dâautomatisation (par algorithme) de procĂ©dures dâindemnisation des prĂ©judices corporels ; F2CO : fichier central de la criminalitĂ© organisĂ©e, remplacĂ© celui des brigades spĂ©cialisĂ©es (FBS) de la police nationale ; ADOC : fichier des contraventions (code de la route), dĂ©tournĂ© pour ficher les contrevenants au confinement Covid comme aux usagers de stups mis Ă lâamende ; SI-VIC : systĂšme dâinformation des victimes, utilisĂ© en cas de situation exceptionnelle, dĂ©tournĂ© dans les hĂŽpitaux comme instrument de dĂ©lation des manifestant·es blessé·es ; AEM : fichier biomĂ©trique du dispositif âAppui Ă lâĂ©valuation de la minoritĂ©â, qui fragilise encore plus la prise en charge des jeunes migrant-e-s.
DĂ©but dĂ©cembre 2020, en plein dĂ©bat sur la loi « sĂ©curitĂ© globale », des dĂ©crets ont Ă©tĂ© publiĂ©s pour modifier trois des principaux fichiers du renseignement politique, ceux tirĂ©s des entrailles des Renseignements gĂ©nĂ©raux : PASP (PrĂ©vention des atteintes Ă la sĂ©curitĂ© publique), GIPASP (son Ă©quivalent pour la gendarmerie), ainsi quâun fichier destinĂ© aux enquĂȘtes administratives (EASP).
Le type dâinformations pouvant ĂȘtre collectĂ©es a Ă©tĂ© Ă©largi Ă des notions plus floues (« opinions politiques, philosophiques, religieuses ou syndicales », au lieu de simples « activitĂ©s » dĂ©clarĂ©es), il sera possible dây inclure des donnĂ©es de santĂ© censĂ©es « rĂ©vĂ©ler une dangerositĂ© particuliĂšre » (sur constats policiers et non mĂ©dicaux), alors que lâidĂ©e est aussi de rĂ©pertorier sur des personnes des « habitudes de vie » en scannant leurs activitĂ©s en ligne sur les rĂ©seaux sociaux. DĂ©sormais, nâimporte quel groupe ou mouvance susceptible de crĂ©er des troubles Ă la tranquillitĂ© publique peut avoir sa petite fiche. Et nâimporte qui « entretenant ou ayant entretenu des relations directes et non fortuites » avec de tels groupes peut aussi se retrouver agrafĂ© au tableau de chasse.
Ă cette occasion, beaucoup ont dĂ©couvert que la police â quel scandale ! â pouvait dĂ©tenir de telles informations sur des gens seulement « suspectĂ©es », sans avoir Ă Ă©numĂ©rer dâĂ©lĂ©ments matĂ©riels Ă©tablis, encore moins de faits jugĂ©s ou condamnĂ©s. Et oui, ça sâappelle du renseignement ! La rĂ©forme de 2020 nâest rien dâautre quâun retour aux sources du fichier EDVIGE dâorigine, crĂ©Ă© sous Sarkozy en 2008 quand il a dĂ©cidĂ© de dissoudre les RG et de rebaptiser la DST (devenue DGSI). Entre-temps, le fantĂŽme des RG a refait surface : en 2014, la direction de la police nationale a dĂ©cidĂ© de crĂ©er le Service Central du Renseignement Territorial, qui regroupe donc les diffĂ©rentes directions dĂ©partementales des ex-RG. Et comme chaque service se doit dâavoir son fichier perso, dans la foulĂ©e a Ă©tĂ© crĂ©Ă© GEDRET, pour « Gestion Ă©lectronique des documents du renseignement territorial », qui mouline les infos glanĂ©es par chaque bureau local pour les mettre Ă disposition des hauts gradĂ©s de cette basse police administrative.
Nul doute que GEDRET communique avec les autres canalisations de la police politique, PASP et GIPASP, comme avec la DGSI, chargĂ© des anciennes attributions de la DST, qui gĂšre jalousement son fichier CRISTINA (non dĂ©clarĂ©, comme une douzaine dâautres). De nouvelles interconnexions sâĂ©tablissent tout naturellement entre toutes ces cuisines de la tambouille policiĂšre selon le climat politico-sĂ©curitaire. Dâautant que les rejetons dâEDVIGE, rectifiĂ©s en dĂ©cembre 2020, nâont plus seulement comme mission de surveiller les « atteintes Ă la sĂ©curitĂ© publique » mais aussi ce qui touche Ă la notion plus martiale de « sĂ»retĂ© de lâĂtat », prĂ©rogative pourtant dĂ©jĂ assurĂ©e par la DGSI. Ces cuisines ont en tous cas les mĂȘmes Ă©gouts.
En rĂ©alitĂ©, les ingrĂ©dients sont les mĂȘmes, Ă savoir des donnĂ©es rĂ©coltĂ©es Ă la façon des fameuses « notes blanches » (que lâon retrouve aussi de maniĂšre synthĂ©tique dans les fiches S du FPR), des documents non datĂ©s ni signĂ©s censĂ©s dĂ©crire le comportement dĂ©viant ou subversif dâune personne ou dâun groupe, ramassis de lieux communs et/ou de fantasmes policiers colportĂ©s par une armĂ©e de barbouzes et leurs indics. Mis Ă part la dimension technique, rien nâa finalement changĂ© depuis les « cabinets noirs » des derniers rois de France, il y avait le mĂȘme genre dâinepties dans les registres secrets tenus par FouchĂ© â perfide ministre de la police qui a sĂ©vi sous la rĂ©publique et sous lâEmpire â, comme dans ceux de tous les premiers flics de France qui lui ont succĂ©dĂ©.
âToutes les catastrophes que jâai vues, 40 voyages missionnaires, 30 ans⊠tout cela combinĂ© nâĂ©gale pas le niveau de carnage que jâai vu contre les civils juste pendant ma premiĂšre semaine Ă Gazaâ.
Mark Perlmutter, chirurgien américain
En aoĂ»t dernier, câĂ©tait un ancien commandant de la force Al Qods, unitĂ© dâĂ©lite de lâIRGC, qui sâĂ©tait rendu Ă Paris pour les JO. Cette unitĂ© a jouĂ© un rĂŽle clĂ© dans la rĂ©pression des manifestations iraniennes en 2022-2023
12 juillet 2024 par Maha Hussaini
Note de lâĂ©diteur : Cet article contient des dĂ©tails et des images qui peuvent dĂ©ranger certains lecteurs.
Des cris dĂ©sespĂ©rĂ©s alors quâil luttait pour se libĂ©rer dâun chien de combat lĂąchĂ© par des soldats israĂ©liens.
Câest la derniĂšre image que Nabila Ahmed Bhar garde de son fils Muhammed, 24 ans, atteint de trisomie 21.
La famille palestinienne se cachait dans leur maison du quartier de Shujaiya, Ă lâest de Gaza City, lorsque les troupes israĂ©liennes lâont envahie, a racontĂ© Bhar Ă Middle East Eye.
Les chiens ont été envoyés en premier et ont attaqué Muhammed, commençant à le mutiler.
Les soldats ont ensuite expulsĂ© tout le monde de la maison, Ă lâexception de Muhammed, qui a Ă©tĂ© emmenĂ© dans une piĂšce sĂ©parĂ©e.
Incapable de le voir, Bhar ne pouvait deviner son sort que par les cris alors quâelle Ă©tait forcĂ©e de quitter la zone sous la menace dâune arme.
âJe ne peux pas supporter de penser Ă ce quâils lui ont fait, ou comment ils lâont laissĂ© mourir ainsiâ
- Nabila Ahmed Bhar, mĂšre de Muhammed
Sept jours dâattente agonisante se sont Ă©coulĂ©s avant que les troupes israĂ©liennes se retirent enfin de Shujaiya.
La famille sâest prĂ©cipitĂ©e vers lâappartement mercredi. Ils ont trouvĂ© le corps en dĂ©composition de Muhammed avec des vers mangeant son visage.
âJe ne peux pas arrĂȘter de penser Ă ses cris et Ă lâimage de lui essayant de se libĂ©rer,â a dit Bhar.
La trisomie 21 de Muhammed Ă©tait sĂ©vĂšre, a-t-elle expliquĂ©. Son dĂ©veloppement mental âĂ©tait au niveau dâun bĂ©bĂ©â selon elle.
"Muhammed était trÚs innocent. Il ne pouvait rien comprendre⊠Il ne comprenait rien.
Il Ă©tait comme un enfant dâun an. Je devais le nourrir et changer sa couche.
âJe ne peux pas supporter de penser Ă ce quâils lui ont fait, ou comment ils lâont laissĂ© mourir ainsi.â
Les troupes israéliennes ont envahi Shujaiya sous couvert de frappes aériennes lourdes le 27 juin.
Pendant deux semaines, ils ont continuellement bombardé la zone densément peuplée, envahi des maisons et expulsé des dizaines de milliers de personnes.
De nombreuses familles étaient piégées dans leurs maisons, comme celle de Bhar.
La femme de 71 ans a racontĂ© Ă MEE que la famille a Ă©tĂ© assiĂ©gĂ©e pendant une semaine avant que les troupes israĂ©liennes ne lâenvahissent.
Il y avait 16 personnes Ă lâintĂ©rieur, y compris les deux fils de Bhar, leurs Ă©pouses et enfants.
Les enfants se cachaient dans la baignoire pour se protéger des tirs israéliens intenses.
Mais Muhammed, qui était lourd et refusait souvent de bouger, a été gardé dans le coin le plus sûr du salon que la famille pouvait trouver.
âAvant ce rĂ©cent dĂ©placement, nous avions Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s au moins cinq autres fois, et il ne comprenait pas oĂč nous allions,â a-t-elle expliquĂ©.
âParce quâil Ă©tait obĂšse, il se fatiguait et sâasseyait tous les quelques pas.â
Lorsque les troupes israĂ©liennes sont arrivĂ©es, elles ont dâabord lĂąchĂ© leur chien, qui a immĂ©diatement sautĂ© sur Muhammed.
âLe chien a mordu sa poitrine, puis a commencĂ© Ă mordre et mutiler son bras. Muhammed criait et essayait de se libĂ©rer alors que le sang coulait,â se souvient Bhar.
"Muhammed ne pouvait pas parler ni dire un mot, mais sous lâeffet de la terreur, il criait aux chiens, disant parfois âwala, walaâ [hĂ© toi], et parfois âKhalas ya habibiâ [assez, mon cher].
âJe ne sais pas comment il a prononcĂ© ces mots ; nous ne lâavions jamais entendu parler auparavant.â
Quand les soldats sont entrĂ©s, Bhar a suppliĂ© de retirer le chien de son fils en essayant dâexpliquer quâil Ă©tait handicapĂ©.
âJe pouvais entendre Muhammed gĂ©mir de douleurâ
- Nabila Ahmed Bhar, mĂšre de Muhammed
Ils ont finalement obéi, mais ont emmené Muhammed dans une piÚce séparée de tout le monde.
âJâai dit au soldat âLaissez Muhammed venir iciâ mais il mâa rĂ©pondu âNon, nous allons le soignerâ,â a dit Bhar.
Quand elle lâa entendu crier pour de lâeau des heures plus tard, elle a demandĂ© au soldat de lui en apporter.
Mais le soldat a rĂ©pondu quâil y avait une âeau spĂ©cifique pour luiâ.
âJe pouvais entendre Muhammed gĂ©mir de douleur. De temps en temps, ils ouvraient la porte, le regardaient, et disaient âOskotâ [reste silencieux en arabe], puis la refermaient,â a dit Bhar.
âLes soldats se faisaient alors des gestes entre eux. Un mĂ©decin qui Ă©tait avec eux est entrĂ© dans la piĂšce, et Muhammed est soudainement devenu silencieux.â
Bhar suggĂšre que le mĂ©decin lui a injectĂ© un sĂ©datif, mais elle ne pouvait ni le voir ni lâentendre aprĂšs cela.
âJâai demandĂ© au soldat, âOĂč est Muhammed ?â Il mâa rĂ©pondu, âMuhammed est parti.â Jâai demandĂ© encore, âParti oĂč ?â Il a rĂ©pondu, 'Il est parti. Il nây a pas de Muhammed,â a-t-elle racontĂ© Ă MEE.
La famille a ensuite Ă©tĂ© forcĂ©e de quitter la maison et de se diriger vers lâouest de Gaza City, laissant Muhammed derriĂšre.
###Corps en décomposition
La famille a contactĂ© la Croix-Rouge quotidiennement pendant les sept jours suivants, suppliant pour la libĂ©ration ou le traitement mĂ©dical de Muhammed. La Croix-Rouge leur a dit que lâarmĂ©e israĂ©lienne ne coopĂ©rait pas.
Jebril, le frÚre aßné de Muhammed, a été le premier à retourner à la maison aprÚs le retrait des troupes israéliennes plus tÎt cette semaine.
Quand il est entrĂ© dans la piĂšce oĂč Muhammed Ă©tait retenu, il lâa vue couverte de sang et de fluides sâĂ©chappant de son corps alors quâil commençait Ă se dĂ©composer.
âIl Ă©tait allongĂ© sur le ventre, son corps avait pourri et des vers avaient commencĂ© Ă manger son visage,â a racontĂ© Jebril, 43 ans, Ă MEE.
Un garrot avait Ă©tĂ© mis sur son bras gauche blessĂ©, probablement pour arrĂȘter le saignement, a-t-il ajoutĂ©.
âDâaprĂšs lâĂ©tat de son corps, il Ă©tait Ă©vident quâil Ă©tait mort plusieurs jours auparavant.â
MEE a obtenu des images du corps mais nâa pas pu les publier en raison de leur nature extrĂȘmement graphique.
Depuis le dĂ©but de son invasion terrestre de Gaza, lâarmĂ©e israĂ©lienne utilise systĂ©matiquement des chiens de combat pour fouiller les bĂątiments, y compris les hĂŽpitaux.
Dans de nombreux cas, les chiens ont été autorisés à attaquer et mutiler des civils.
Le mois dernier, Al Jazeera a publiĂ© des images fuitĂ©es dâune camĂ©ra attachĂ©e Ă un chien militaire israĂ©lien, montrant celui-ci mordre et traĂźner une femme palestinienne ĂągĂ©e dans sa maison.
Avec les hĂŽpitaux de Gaza ne fonctionnant pas et les routes dĂ©vastĂ©es par les bombardements israĂ©liens, Jebril a dit quâil ne pouvait pas appeler une ambulance ni transporter le corps de Muhammed Ă un cimetiĂšre.
Il nâĂ©tait mĂȘme pas possible dâenregistrer sa mort, a-t-il dit Ă MEE.
âJâai dĂ» lâenterrer prĂšs de la maison,â a-t-il dit.
"Il y a environ un mĂštre dâespace entre notre maison et celle de mon oncle.
âCâest lĂ que jâai enterrĂ© Muhammed.â
Tours - Avec tout ce qui sâĂ©tait passĂ©, nous Ă©tions un peu excitĂ©s, câest vrai. Mais les gendarmes sont arrivĂ©s comme des cow-boys. Câest un tĂ©moignage incriminant, forcĂ©ment subjectif, que SĂ©bastien, 52 ans, partage.
Il propulse dans les derniĂšres heures du 30 juillet Ă Amboise (Indre-et-Loire). « CâĂ©tait mon anniversaire », explique celui qui avait conviĂ© une vingtaine de proches sur la terrasse dâun bar Ă biĂšres de La BoitardiĂšre. Une soirĂ©e entachĂ©e par des Ă©chauffourĂ©es avec des voyageurs du campement voisin, finalement rĂ©primĂ©e par lâintervention des gendarmes.
###« La réaction des gendarmes a été disproportionnée »
Un mois et demi aprĂšs les faits qui vont pousser deux de ses amis Ă ĂȘtre jugĂ©s fin septembre 2024 Ă Tours (1), SĂ©bastien rĂ©pĂšte « le sentiment dâinjustice » qui transpire de la scĂšne. « Câest le monde Ă lâenvers ! Câest moi qui ai appelĂ© les gendarmes parce que nous sentions que cela pouvait basculer avec les gens du voyage. Câest moi, aussi, qui leur ai fait remarquer quâils avaient mis du temps Ă intervenir, mais on demandait juste de lâaide. Au final, leur rĂ©action a Ă©tĂ© disproportionnĂ©e, avec lâusage dâun pistolet Ă impulsion Ă©lectrique contre nousâŠÂ»
Sur lâambiance contestatrice et les conditions dâintervention de la patrouille du Psig dâAmboise, les versions sâaffrontent. Les images, captĂ©es par plusieurs tĂ©lĂ©phones tendus dans lâassistance ainsi que par les camĂ©ras-piĂ©ton des militaires, devraient livrer sur ce point une part de vĂ©ritĂ© dans le prĂ©toire.
###Un gendarme frappé au visage
StĂ©phane, lui, enfonce : « Mon ami R. est policier Ă la brigade anticriminalitĂ© de Blois, il a 35 ans de boĂźte, il sâest prĂ©sentĂ© aux gendarmes dĂšs leur arrivĂ©e en disant quâil Ă©tait de la maison⊠», poursuit-il, confirmant les Ă©lĂ©ments partagĂ©s sur place.
Un geste brusque pour repousser lâun des trois intervenants est Ă©voquĂ©. Puis une Ă©tincelle, qui serait provenue dâun coup portĂ© en plein visage dâun militaire par un convive excĂ©dĂ©. Lâhomme en question, un artisan Ă la retraite, ĂągĂ© dâune soixantaine dâannĂ©es, a frappĂ© lourdement. « Je nâai pas compris et je ne mâexplique toujours pas pourquoi. Lui non plus dâailleurs », concĂšde SĂ©bastien.
En plus des trois gendarmes blessĂ©s, R. a Ă©galement Ă©tĂ© touchĂ© au crĂąne, cognĂ© selon son entourage « Ă coups de gazeuse ». Le 26 septembre, il aura le statut de prĂ©venu. Devant le tribunal correctionnel, les deux mis en cause encourent jusquâĂ sept ans de prison.
Julien Coquet
(1) Pour « violences aggravĂ©es » et « outrages ». Un troisiĂšme est convoquĂ© par la justice mi-mars 2025 pour sâexpliquer dâoutrages sur personne dĂ©positaire de lâautoritĂ© publique.