C'est un handicap invisible qui touche 1,4 million d'adultes en France : l'illettrisme. Dans le cadre des Journées Nationales d'Action contre l'Illettrisme, des rencontres organisées par la mission locale rurale avaient lieu...
À mon avis, la bibliothécaire s’est emmêlée les pinceaux entre lutte contre l’illettrisme et désacralisation de la lecture comme premier vecteur de culture.
J’y ai pensé, mais vu que la bibliothécaire n’a pas demandé à rectifier son propos après l’interview (disons même après avoir lu l’article) j’ai conclu que le choix des mots lui convenait.
Et s’il y a le moindre doute : je ne le lui reproche pas de penser ça, je marque juste mon (profond) désaccord avec cette idée.
Pour préciser ma pensée, je pense que sa formule, maladroite, cherchait à casser les préjugés selon lesquels une personne illettrée ne serait pas cultivée.
Bien d’accord. Je pense avoir dit exactement cela, d’ailleurs.
Il y a des années, j’ai bien connu quelqu’un d’illettré… J’en ai connue probablement plus d’une, sans le savoir, mais elle l’assumait. Cette personne était incapable de lire et d’écrire parce que, enfant encore, elle avait décroché et avait laissée sur le côté, parce qu’issue d’une famille à la dérive (version polie) et, sans surprise, sans ressources. Cela ne l’empêchait pas d’être d’une intelligence affûtée et d’être extrêmement créative (elle gagnait sa vie en tant qu’artiste). Quand je l’ai connue, j’étais à peine ado et elle suffisamment âgée pour déclarer ne plus se soucier d’apprendre à lire ou à écrire quand nous en parlions. J’ai beaucoup appris avec elle, pas sur des sujets de types scolaires ou académiques mais sur la nature humaine, et sur ce que ça signifie d’être humain : se refuser à détester les autres, même quand ils font tout pour l’être. Cette personne était d’une gentillesse infinie. Gentillesse, un mot qui ferait probablement ricaner bien du monde de nos jours… malheureusement pour eux.
J’y ai pensé, mais vu que la bibliothécaire n’a pas demandé à rectifier son propos après l’interview (disons même après avoir lu l’article) j’ai conclu que le choix des mots lui convenait.
Et s’il y a le moindre doute : je ne le lui reproche pas de penser ça, je marque juste mon (profond) désaccord avec cette idée.
Bien d’accord. Je pense avoir dit exactement cela, d’ailleurs.
Il y a des années, j’ai bien connu quelqu’un d’illettré… J’en ai connue probablement plus d’une, sans le savoir, mais elle l’assumait. Cette personne était incapable de lire et d’écrire parce que, enfant encore, elle avait décroché et avait laissée sur le côté, parce qu’issue d’une famille à la dérive (version polie) et, sans surprise, sans ressources. Cela ne l’empêchait pas d’être d’une intelligence affûtée et d’être extrêmement créative (elle gagnait sa vie en tant qu’artiste). Quand je l’ai connue, j’étais à peine ado et elle suffisamment âgée pour déclarer ne plus se soucier d’apprendre à lire ou à écrire quand nous en parlions. J’ai beaucoup appris avec elle, pas sur des sujets de types scolaires ou académiques mais sur la nature humaine, et sur ce que ça signifie d’être humain : se refuser à détester les autres, même quand ils font tout pour l’être. Cette personne était d’une gentillesse infinie. Gentillesse, un mot qui ferait probablement ricaner bien du monde de nos jours… malheureusement pour eux.